Actualité Para escalade
Climbin’Réhab
Publiée le 22 septembre 2025
Un projet innovant qui utilise la pratique de l'escalade dans le parcours de rétablissement des personnes ayant des troubles psychiques.
Climbin’Réhab
Un projet innovant porté par le Comité Rhône Métropole de Lyon
Lors de la saison 2024-2025, le comité a soutenu le dispositif Climbin’Réhab’ en partenariat avec la Métropole, l’Agence Nationale du Sport, l’hôpital du Vinatier, Climb’Up et le club Lyon Escalade Sportive. L’origine du projet vient de la rencontre entre pair-aidance et escalade sportive. En effet il est issu d’expériences pratiques dans ces deux domaines et de la volonté de les faire se mouvoir ensemble.
Pourquoi ?
Car les savoirs expérientiels de la pair-aidance en santé mentale associés à la pratique de l’escalade, nous ont convaincus que cette dernière pouvait être un outil pertinent pour accompagner le rétablissement de personnes concernées par des troubles psychiques. Pratiquement, nous avons initié à l’escalade des personnes en souffrance psychique au cours d’ateliers construits, tout au long de l’année à raison d’une fois par semaine, dans la salle de Climb’Up Lyon Gerland (bloc, difficulté, pan). Puis lors de sorties en extérieur (bloc, difficulté).
Les séances étaient encadrées par Alexis Sainte-Croix, salarié du CT69, DE détenteur d’un master en sport adapté et par Jean-Michel Beer, pair-aidant et secrétaire de Lyon Escalade Sportive. De plus des soignant.es de l’Hôpital de Jour du pôle centre rive gauche (dépendant de l’hôpital du Vinatier) ont également été initié.es au même titre que leur patients.
Techniquement il s’agit d’associer escalade, réhabilitation psychosociale, remédiation cognitive et psychomotricité. Mais ne vous inquiétez pas de ces mots barbares, vous allez comprendre ci-après 😉
L’objectif est de partir des besoins des personnes concernées, c’est-à-dire de leur volonté à obtenir un niveau de vie et d’adaptation satisfaisant par rapport à leurs attentes. Mais aussi de leur difficulté à vivre avec leurs troubles :
- Difficultés cognitives : mémoire, attention, fonctions exécutives, lenteur de traitement…
- Difficultés de cognition sociale : décoder, comprendre, interpréter les autres, leurs émotions, s’affirmer dans différentes situations.
- Troubles de l’insight : difficultés à comprendre sa maladie, reconnaître les symptômes et les effets du traitement.
- Perte d’autonomie.
Vous l’avez donc compris en bon.ne grimpeur.se que vous êtes, l’escalade est l’outil idéal pour progresser sur tous ces plans : sollicitation de nombreuses capacités cognitives, équilibre, coordination, dissociations gestuelle, estime de soi, concentration, etc.
De plus les participant.es ont été licencié.es, patient.es et soignant.es, au club Lyon Escalade Sportive, avec t-shirt du club en série limitée Climbin’Réhab. L’objectif cette fois-ci étant de se resocialiser en faisant partie intégrante de la communauté des grimpeur.ses. De plus, ils ont pu échanger avec deux membres emblématiques du club qui grimpaient en même temps que nous, Lucas Dufros, alors champion de France en titre, et Mathias Roux, que nous remercions de leur gentillesse, bienveillance et disponibilité.
Quant au rôle des deux intervenants, du côté d’Alexis, ses grandes connaissances de l’activité et du sport adapté lui ont permis d’élaborer des exercices pertinents compte-tenu des personnes accueillies. Pour Jean-Michel, qui a lui-même continué à pratiquer l’escalade en période de crise, son savoir expérientiel de pair-aidant mais aussi de grimpeur lui a permis de mettre en perspective l’activité et de soutenir les personnes concernées dans leurs efforts.
Du côté des soignant.es cela favorise l’alliance thérapeutique, chacun.e, soignant.e/patient.e étant sur un pied d’égalité (vous connaissez bien le partage des méthodes, les encouragements, etc. en escalade).
De plus, comme dans d’autres dispositifs de réhabilitation psycho-sociale et de remédiation cognitive, tout est basé sur le libre-arbitre des personnes concernées, idéalement, co-construit. Si quelqu’un n’a pas envie de grimper le jour dit, il peut rester observateur. Si quelqu’un veut arrêter la séance, il arrête, etc. A contrario si quelqu’un a une proposition, elle est prise en compte.
Le dispositif est en cours d’évaluation sous la direction d’Antoine Simon, sociologue rattaché au Vinatier (nous avons des questionnaires et des verbatim des participant.es/soignant.es, toujours dans l’optique de la co-construction). Mais d’ores et déjà nous pouvons dire que ce fut un succès.
Nous avons pu constater des bénéfices quant à la gestion des stimuli sensoriels ou encore du sentiment d’appartenance au sein du groupe. Nous pouvons noter également l’impact positif qu’a l’activité sur la gestion du stress et sur l’épanouissement personnel (lutter contre le vertige, repousser ses limites, retrouver l’estime de soi, appartenance à la communauté des grimpeur.ses, etc.).
Pour finir nous tenons à remercier tous.tes ceux qui ont participé à la réussite de cette expérience et en particulier Corinne Soudan, notre présidente, sans qui rien n’aurait été possible.
Nous avons hâte de recommencer en 2025-2026 🙂
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