Groupe féminin alpinisme : deuxième sortie – Dans les fissures de Presles

Quinze jours se sont écoulés depuis notre dernière aventure chamoniarde. Le 22 septembre dernier,
nous avions toutes regagné nos vallées respectives avec une envie commune : celle de nous réunir
très vite autour d’un nouveau projet en montagne !

Et ça n’a pas tardé ! Au programme de ce week-end du 5 et 6 octobre : le trad ou escalade
« traditionnelle ». Nous avons donc troqué piolets, crampons et « grosses » contre friends, câblés et
chaussons d’escalade. Direction Presles, un des hauts lieux de la grimpe en France, situé au nord-ouest
du massif du Vercors.

Seule Aurélia manque à l’appel, malheureusement retenue par un déplacement professionnel de
dernière minute au pays du soleil levant. Nous quittons nos deux Savoie sous la pluie, mais alors que
les kilomètres défilent, les falaises de calcaire commencent à se dessiner, de plus en plus nombreuses
et de plus en plus hautes, et la pluie laisse la place à un ciel moins chargé. À notre arrivée, Julian nous
attend, au coeur d’un immense terrain de jeu : + de 250 voies sur une falaise longue de 7 km. Le paradis
! Ici, tout est possible : couenne, grandes voies sportives, écoles d’artif et terrain d’aventure (TA).
Fréquentant déjà toutes les grandes voies sportives, chacune dans notre niveau, nous choisissons le
TA.

Après un rapide coup d’oeil sur le matos, nous prenons la direction d’une école de trad conçue par
Bernard, figure locale de l’escalade. Cécile nous transmet ses connaissances sur la pose des différents
types de protections amovibles, démonstrations à l’appui. Attentives aux explications, nous n’avons
qu’une hâte : passer à l’action et nous exercer à la pose des coinceurs et à l’artif avant la grande voie
prévue le lendemain.

Julian s’adapte au niveau de chacune et nous propose les exercices qui nous font progresser… Camalots, coinceurs et excentriques n’ont bientôt plus de secret pour nous !

Et lorsque nous commençons à avoir les bras qui chauffent et l’énergie qui décroît doucement, Julian nous propose une activité plus reposante (!) : de l’artif ! Et c’est un festival de positions biscornues d’élégance, de bricolage de pédales de maîtrise, et d’expirations légèrement tendues concentrées qui s’ensuit…

« Je place mon point, je teste sa résistance, je clippe ce point avec une dégaine, je clippe mon étrier dans le point posé, je prends appui sur l’étrier, je remonte sur le point… et je recommence ! »

Désormais, « l’artif, on kiffe » !

De retour au gîte, une bonne raclette au coin du feu nous attend. Nous faisons un dernier point météo et topo auprès de Bernard et Julian, avant d’être gagnées par le sommeil, fourbues.

Le lendemain, direction le col de Mézelier, sur la commune de Châtelus. Une dizaine de voies d’escalade s’y trouvent ; notre choix se tourne vers la Petite Cournouse et sa Classique du Gendarme, sur les conseils avisés de Bernard, nous ne le regretterons pas ! Après une courte marche d’approche, nous arrivons au pied de notre terrain de jeu : un gendarme caractéristique dressé entre les falaises de calcaire voisines.